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Je suis psychiatre, je prescris des médicaments et je crois beaucoup en la médication, sinon je n'en prescrirais pas.
Si les patients me consultent, c'est souvent parce que la monothérapie, c'est-à-dire un traitement uniquement pharmacologique ou uniquement non-pharmacologique, n'a pas fonctionné. À ce stade, le traitement proposé est toujours Bio-Psycho-Social-Responsabilité (BPSR), aussi appelé les 4 piliers du traitement ou entre habitués de ma philosophie de traitement "la pizza toute garnie".
Ainsi le nom de ce site web Déprescription n'est nullement un incitatif a réduire ou cesser la médication. L'utilisation du dé thérapie pourrait mener à cela, mais ce n'est pas le but premier du site. Le but premier est de rappeler à la personne qu'elle a un pouvoir d'agir.
Autrement dit, l'objectif du présent concept de déprescription est de rappeler à la personne qu'elle a déjà en elle ce qu’il faut pour vous rétablir (S. Rousseau.,AQRP). Le dé lui rappelle des outils thérapeutiques dont elle a oublié l'existence ou qu'elle néglige d'utiliser suffisamment pour reprendre contrôle du moment. Il est évidemment comprenable qu'une personne en situation de crise oublie ses outils.... d'où la pertinence d'un tel outil thérapeutique.
Par contre, l'utilisation du dé implique que la personne s'engage dans des traitements non-pharmacologiques.
Or le traitement est la combinaison des traitements pharmacologiques et non-pharmacologiques.
Ainsi, si la personne s'attarde davantage - souvent de façon précoce avant que la crise s'enfonce trop profondément - aux modalités de traitements non-pharmacologiques, il est possible qu'elle nécessite moins l'apport pharmacologique à son traitement. Elle l'aura compensé avec un plus grand apport en traitements non-pharmacologiques.
- Par exemple, si une crise est partiellement ou complètement désarmorcée parce que la personne a volontairement redirigé son attention et son énergie dans une activité physique, sociale, créative, intellectuelle, ou autres techniques de distraction - telle que suggérée par les faces du dé - elle aura surement moins recours à l'aide pharmacologique d'urgence, typiquement un PRN anxiolytique ou sédatif. Les PRN sont des médicaments prescrits pour être utilisés occasionnellement en cas de crise - un peu comme le Tylenol pour le cerveau. Selon la même logique, la personne pourrait aussi apprendre à se passer des substances, car beaucoup consomment comme pour s'automédicamenter er se soulager d'un mal. Le dé aiderait donc à détourner la personne de la drogue. Au long court, si la personne adopte de meilleures stratégies pour gérer le stress et précocément désarmocer ses moments de fragilité, elle pourrait aussi avoir moins recours à la médication de base (celle qu'elle prend régulièrement) et pas seulement les PRN. Ceci n'est pas seulement un concept, c'est scientifiquement prouvé à travers plusieurs angles d'études:
  - Less Medication Use in Inpatients With Severe Mental Illness Receiving a Multidisciplinary Lifestyle Enhancing Treatment. The MULTI Study III Deenik J, et al. Front Psychiatry. 2018 Dec 18;9:707.
  - A systematic review and meta-analysis of exercise interventions in schizophrenia patients Firth J, et al. Psychol Med. 2015 May;45(7):1343-61.
Rappeler à la personne qu'elle peut employer des moyens non-pharmacologiques par elle-même et ne pas toujours dépendre de l'aide professionnelle externe, notamment en lançant le dé, est une autre façon de souligner leur autonomie et leur pouvoir d'agir.
Au dé est délégué la décision. Il y a moins d'antagonisme lorsque c'est la chance qui prescrit. Moins d'antagonisme signifie moins de résistance, donc plus d'engagement. Déprescription est un dé d'engagement.
Le dé thérapeutique doit être utilisé dans un contexte de traitement holistique, idéalement avec l'accompagnement d'un professionnel qui est habitué à proposer des soins BPSR intégrés.

Dr Minh

Les 4 piliers du traitement - le BPSR ou la "pizza toute garnie"

Le traitement n'est pas seulement pharmacologique - symbolisé par le four en arrière plan qui ramollit le verre; c'est nécessairement l'effort constant pour donner forme au verre, le travailler, le remodeler. Ce travail constant c'est le non-pharmacologique.

Pour se rétablir d'une fracture, comme d'un trouble de santé mentale, il faut non seulement une aide mécanique (béquilles) et pharmacologique (antidouleur), mais nécessairement aussi une aide non-pharmacologique, la réadaptation, la physiothérapie, soit par analogie, l'engagement dans de nouvelles et plus saines habitudes de vie.

The dices to put in application the KEY principle.

Dé pour aider à opérationaliser le concept de la CLÉ, appliquer concrètement les principes d'exposition - faire le contraire et mettre des limites - pour retrouver la liberté.